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Manifeste de l’abbé Arnold Trauner qui quitte la FSSPX

par | Août 9, 2013 | Abbé Trauner, Crise, Déclarations de prêtres, Vidéo Conférence

[tube]http://www.youtube.com/watch?v=x7C07O_gt2s[/tube]

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Ci-dessous les  textes à la suite, en français, de la vidéo et du manifeste:

Je me présente: Autrichien; ordination 94; Prêtre en Autriche (1994-96), Gabon (96-99 und 2001-11), Nouvelle-Zélande (1999-2001), Sud-Afrique (2011-12), Nigeria (2012).

Manifeste du 25.6., jour anniversaire de mon ordination au sacerdoce:

Ce qui fut jadis ma patrie n’est plus qu’un monceau de débris. Depuis plus d’une décennie la FSSPX a, en partie ouvertement et en partie en cachette, travaillé à sa propre perte ; elle a eu honte de ses propres origines , renié son fondateur même  et montré à l’ennemi des ouvertures afin qu’il investisse le bastion.
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C’est l’obligation de tout homme sensé que de regarder les faits en face. Ce qui éclate maintenant aux yeux de tous n’a pas échappé au regard d’un certain nombre de confrères solides et ne peut plus être passé sous silence. Car celui qui se tait semble consentir. Mais cela n’est pas permis au prêtre qui a reçu lors de son ordination l’injonction de prêcher et de diriger  les fidèles pour leur bien. Celui qui est au-dessus des fidèles par l’appel divin et l’ordination ne peut songer à se faire petit, à baisser la tête et à attendre tandis que les coups ennemis ruinent les âmes des fidèles. Ce serait un péché que de vouloir attendre davantage.

On ne peut s’attendre à une amélioration de la situation sous la direction actuelle de la Fraternité Sacerdotale St Pie X. Leurs déclarations sont trop nombreuses et trop claires, même ces tout derniers temps.  Que l’on ne réponde pas que le Supérieur Général n’a rien signé, que tout est comme avant ! Sa proposition de déclaration doctrinale du 15 avril 2012 contient l’abandon ou pour le moins une diminution essentielle des objections faites par Mgr Lefebvre contre les doctrines de Vatican II, la Nouvelle Messe, les Nouveaux rites des Sacrements et le Nouveau droit canon.

C’est pourquoi il serait insensé d’attendre d’autres événements ou signes. Que Rome entreprenne, oui ou non, une nouvelle tentative de mainmise sur la Fraternité sous la direction actuelle de celle-ci, n’a aucune importance. La Fraternité est tellement affaiblie dans ses principes d’action et de combat que son assimilation aux idées post conciliaires et post modernistes n’est plus qu’une question de temps et de nuances. Que l’ennemi, une fois que les portes d’entrée lui sont ouvertes, décide de raser, de brûler ou de conserver le bastion pour ses propres fins, cela n’a que peu d’importance. Alea iacta est.

Voici l’essentiel de ma déclaration du 25 juin 2013.

 

FSSPX en Allemagne

A. Schmidberger

Avant son entrée au séminaire d’Ecône, il écrivait des articles pour le magazine allemand „die Einsicht“ qui à l’époque publiait des textes défendant la foi et l’Eglise de toujours. Des prises de position sédévacantistes y sont aussi présentes que des traductions de textes provenant de Jean Madiran ou de l’abbé de Nantes. Il n’avait donc à cette époque pas de scrupules pour se mettre aux côtés de ceux qu’aujourd’hui et depuis longtemps il rejete comme contraires à la foi. Pourtant il s’agit de discussions tout à fait légitimes sur des sujets théologiques importants et n’ayant pas fait l’objet de déclarations dogmatiques.

L’abbé Schmidberger déclarait dans un sermon qu’il prêchait lui-même au séminaire de Zaitzkofen pour son jubilé d’argent, le 8 déc. 2000 qu’il se reconnaissait tout à fait indigne de la grande grâce du sacerdoce, et qu’il avait commis certes quelques fautes ou imprudences, mais qu’il n’était conscient d’aucune faute grave. Que le lecteur juge lui-même de l’opportunité d’un tel propos.

Quoi qu’il en soit, en 2013 le même abbé, ancien supérieur général de la Fraternité, actuel supérieur du district d’Allemagne et futur recteur du séminaire de Zaitzkofen, n’hésitera pas à diffuser des mensonges et des calomnies contre le Carmel de Brilon et son aumônier, l’abbé Zaby. Ses propos seront repris dans le bulletin interne de la Fraternité Cor Unum de juin 2013 malgré la rectification intervenue entre temps par les intéressés. Ainsi la maison généralice s’approprie les mensonges de l’abbé Schmidberger qui se dévoile comme démagogue de grande envergure.

A. Niklaus Pfluger

Conférence devant Actio spes unica, le 1er mai 2012: le motu proprio de 2007 est un pas important vers la tradition!!!

2009: Mgr. L. réhabilité, au moins en partie

De tels propos sont pour le moins très imprécis; au pire, ce sont des tromperies et des mensonges vis-à-vis des fidèles.

Janvier 2012 à Zaitzkofen: S’il n’y a pas d’accord avec Rome maintenant, on n’a plus d’arguments qui nous séparent des sédévacantistes.

 

Qu. de la liturgie:

Attitude de Mgr. L. jusqu‘en 1974 concernant la nouvelle messe; 1976 = „messe bâtarde“ – avait compris que c’était „non“.

Jusqu‘en 1988 il a cherché à traiter avec la Rome moderniste – En 1988 il avait compris que c’était impossible!

Ce dernier fait est aujourd’hui simplement nié. Mgr. Fellay prétend qu’il n’a fait autre chose que ce qu’avait fait Mgr. L. dans son temps.

Les faits mentionnés montrent, en tout cas, que à la mort de Mgr. L. des questions étaient restées ouvertes; ces questions, la Fraternité n’a plus voulu y toucher, elle a préféré fermer les yeux devant la dégradation continuelle de la secte post conciliaire.

Des phrases comme „la FSSPX va à Rome pour aider l‘Eglise à retrouver sa Tradition“ (cf. Pfluger à Actio spes unica), sont un non-sens théologique si l’on parle d’église de manière univoque! L’Eglise = Tradition de la vérité révélée et des moyens de la grâce.

Tout le problème de la liturgie doit être posé à nouveau. Il y a seulement eu, de la part de la Fraternité, des réponses très sommaires. Là aussi, on a préféré fermer les yeux.

Après la 2e guerre mondiale, les réformes liturgiques se suivent à une cadence inouïe: samedi st. en 1951; bréviaire 1955; semaine ste 1956 (Pie XII); Jean XXIII code des rubriques et réforme du bréviaire et du missel.

Toutes ces réformes, symbolisées par la personne du futur Mgr. A. Bugnini qui y oeuvrait depuis 1946, ne sont finalement que l‘avènement de la réforme liturgique post conciliaire:

·        surtout des coupures (missel, bréviaire)

·        amoindrissement de la confession de la foi: (Credo pour les Docteurs de l‘Eglise; fêtes des apôtres sont diminués; dans le bréviaire le Credo disparaît complètement!)

 

Sédévac. pratique

Mgr L. bilan des tractations avec Rome: finit par se ranger du côté d’un sédévac. pratique, c’est à dire il retient son jugement théologique sur la qu. du pape; il demande à ceux qui occupent extérieurement les postes hiérarchiques, la preuve claire de leur orthodoxie avant que l’on puisse songer à de nouveaux pourparlers.

 

Conclusion:

Certains prêtres – aujourd’hui supérieurs dans la FSSPX – n’ont jamais compris le véritable enjeu du combat de Mgr. L.

A cause d’une théologie faussée, surtout quant à la doctrine de l’Eglise sur l’Eglise (ecclésiologie) la FSSPX se trouve aujourd’hui au bout d’un sens-unique qui en même temps est un cul-de-sac. Mauvaise posture s’il en est une.

Elle voudrait donc que Rome – la Rome moderniste – arrive comme un „Deus ex machina“ pour l’enlever de cette mauvaise position, afin qu’à son tour „la Tradition“ puisse aller à Rome pour lui réapprendre sa propre tradition. Evidemment le serpent mord sa propre queue!

Contrairement aux apparences, la déclaration du 27 juin 2013 n’a rien changé aux faits. Ce n’est qu’une légère correction des aberrations théologiques par l’affirmation de la vérité, sans désavouer les erreurs de 2012.

En 2013 le site internet du district de Pologne annonce non seulement les ordinations dans les séminaires de la Fraternité, mais aussi celles d’Instituts déjà ralliés à Rome.

Prêtres et fidèles doivent prendre les faits au sérieux. Ils doivent écouter, examiner et au besoin s’approprier les arguments de ceux qui dénoncent cette folie suicidaire.

Les conséquences peuvent paraître sombres. Comment l’Eglise de Notre Seigneur peut-elle encore opérer de nos jours? Pourtant nous savons que nous nous trouvons dans un combat apocalyptique contre „la bête“ et ses suppôts.

Il ne s’agit donc pas de supporter en silence, mais de confesser notre foi tout haut – toute la foi, comme l’Eglise nous l’a transmise, pour la plus grande gloire de Dieu et le salut des âmes immortelles.

_____________Manifeste_______________

Révérends confrères prêtres,

Vénérables religieux,

Chers parents,

Bien-aimés fidèles,

 

Notre Seigneur nous a enseigné qu’il fallait être prêt à tout quitter pour le suivre.

Il est notre Sauveur puisqu’Il nous communique la grâce divine et nous révèle la vérité plénière.

Ainsi non par notre propre mérite, mais éclairés et fortifiés par sa grâce, nous avons jadis fait peu de cas de l‘opinion des hommes afin de rester fidèles à l’Eglise fondée par lui, qui seule a reçu la promesse divine qu’elle restera toujours inchangée et inébranlable.

 

Ayant grandi sous les yeux et sous la tutelle d’un des rares curés ayant résisté au flot du modernisme et des innovations post conciliaires en Autriche, il m’a été donné d’entrer au séminaire de Zaitzkofen en 1988, d’y persévérer et d’être ordonné prêtre de Jésus-Christ, le 25 juin 1994, pour la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X.

 

Aujourd’hui, 19 ans plus tard, je dois à nouveau quitter ma patrie spirituelle. Il faut en partir et l’abandonner pour la seule raison d‘adhérer à la vérité connue et de préserver intacte la grâce du sacerdoce reçue.

 

Car ce qui fut jadis ma patrie n’est plus qu’un monceau de débris. Depuis plus d’une décennie elle a, en partie ouvertement et en partie en cachette, travaillé à sa propre perte[1]; elle a eu honte de ses propres origines[2], renié son fondateur même[3] et montré à l’ennemi des ouvertures afin qu’il investisse le bastion[4].

 

C’est l’obligation de tout homme sensé que de regarder les faits en face. Ce qui éclate maintenant aux yeux de tous n’a pas échappé au regard d’un certain nombre de confrères solides et ne peut plus être passé sous silence. Car celui qui se tait semble consentir. Mais cela n’est pas permis au prêtre qui a reçu lors de son ordination l’injonction de prêcher et de diriger[5] les fidèles pour leur bien. Celui qui est au-dessus des fidèles par l’appel divin et l’ordination ne peut songer à se faire petit, à baisser la tête et à attendre tandis que les coups ennemis ruinent les âmes des fidèles. Ce serait un péché que de vouloir attendre davantage.

On ne peut s’attendre à une amélioration de la situation sous la direction actuelle de la Fraternité Sacerdotale St Pie X. Leurs déclarations sont trop nombreuses et trop claires, même ces tout derniers temps.[6] Que l’on ne réponde pas que le Supérieur Général n’a rien signé, que tout est comme avant ! Sa proposition de déclaration doctrinale du 15 avril 2012 contient l’abandon ou pour le moins une diminution essentielle des objections faites par Mgr Lefebvre contre les doctrines de Vatican II, la Nouvelle Messe, les Nouveaux rites des Sacrements et le Nouveau droit canon.

C’est pourquoi il serait insensé d’attendre d’autres événements ou signes. Que Rome entreprenne, oui ou non, ou quand, une nouvelle tentative de mainmise sur la Fraternité sous la direction actuelle de celle-ci, n’a aucune importance. La Fraternité est tellement affaiblie dans ses principes d’action et de combat que son assimilation aux idées post conciliaires et post modernistes n’est plus qu’une question de temps et de nuances. Que l’ennemi, une fois que les portes d’entrée lui sont ouvertes, décide de raser, de brûler ou de conserver le bastion pour ses propres fins, cela n’a que peu d’importance. Alea iacta est.

Que le Dieu éternel et immortel, le Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, daigne accepter, bénir et affermir ma décision par l’intercession maternelle de Celle qui est bénie par toutes les générations à cause de sa foi imperturbable.

Abbé Arnold Trauner,

le 25 juin 2013,

le 19e anniversaire de mon ordination sacerdotale

 


[1] « Une situation nouvelle s’est ouverte au cours des 10 années passées. » (Conférence de l’abbé N. Pfluger, le 1er mai 2012, pour l’Actio Spes Unica [Hattersheim, Allemagne])

[2] Cf. pour l’Allemagne, la manière persistante de changer de nom dans le domaine de l’opinion publique: la « Fraternité Sacerdotale St Pie X » est devenue une « Fraternité Pie » (Piusbruderschaft). Ainsi les attributs de « sacerdotal », « saint » et la référence au dixième Pie, le grand Pape anti moderniste, sont mis aux oubliettes.

[3]En mars 2012, la Rome post conciliaire occupée par les modernistes a  jeté un hameçon aux supérieurs de la Fraternité sous forme de menace d’excommunication pour cause de schisme, assortie d’un ultimatum d’un mois. Au lieu de repousser fermement cette tentative romaine, le Supérieur Général a élaboré un texte de compromis (déclaration doctrinale du 15 avril 2012), se référant à un texte similaire de Mgr M. Lefebvre de mai 1988. Ceci en faisant passer par la trappe le fait que Monseigneur avait rejeté son texte de compromis en retirant sa signature du « protocole » le lendemain du 5 mai 1988.

[4]GREC (groupe de réflexion entre catholiques), une initiative de l’ambassadeur Pérol, a depuis 1996/97 établi une feuille de route pour la « nécessaire réconciliation » de la tradition catholique avec l’église post conciliaire. Cette feuille de route avait l’accord des responsables des deux côtés et a été exécutée comme prévue. Cf. le livre du P. Michel Lelong qui a révélé en 2012 ce procédé gardé secret jusque-là. Cf. également les conditions pour une éventuelle reprise de contact avec Rome émoussées et inefficaces du chapitre général de la FSSPX en 2012.

[5]„oportet … praedicare, praeesse…“ (Pont. Rom.)

[6]Dans une interview à l’occasion du 25e anniversaire des sacres épiscopaux (7 juin 2013 sur sspx.org) le Supérieur Général dit ne voir aucun lien entre la vision de Mgr Lefebvre de sauver le sacerdoce et les sacres du 30 juin 1988. Il y parle aussi des sacres ayant été nécessaires pour la Fraternité, mais pas essentiels à l’œuvre – une façon très étrange de concevoir les choses.

Son 1er assistant disait dans un sermon à Vienne (Autriche), le 16 juin 2013 que personne ne peut dire comment Mgr Lefebvre agirait aujourd’hui. – Qu’il parle pour lui-même. Mais si l’on admet que la vérité catholique ne change pas et que Mgr Lefebvre a été un défenseur intrépide de cette vérité, il est sûr et certain qu’il aurait refoulé tout accord pourri ou visant à museler la tradition catholique. Il n’y aurait même pas pensé, étant donné son expérience en 1987/88.