Été chaud 2012, Mgr Williamson sur les pas de Mgr Lefebvre
Monseigneur Williamson pense et parle vrai. A ce titre il est le digne héritier de Mgr Lefebvre. Certains diront que Monseigneur Lefebvre ne s’était pas avancé comme Monseigneur Williamson dans des matières politiques et historiques « délicates » …et aurait ainsi été un modèle de combattant de la Foi.
Notre confrère remet les pendules à l’heure…
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Mgr Lefebvre et Mgr Williamson ont tous deux connu la persécution médiatique. L’un étant surnommé « l’évêque de fer » ou « l’évêque rebelle » et l’autre « l’évêque dinosaure » ou « l’évêque négationniste ». Dieu merci, on a, jusqu’à ce jour, épargné l’image médiatique de Mgr Fellay, « l’homme du dialogue »( Dixit le journal, La Croix, qui précisait : « celui qui a grandi dans l’ombre d’Ecône a entraîné dès 2000 la Fraternité Saint-Pie X dans le dialogue avec Rome. »).
Mgr Lefebvre et Mgr Williamson ont également connu la persécution juridique.
Pourtant des confrères sont persuadés que les cas de Mgr Lefebvre et de Mgr Williamson ne sont pas comparables. Mgr Lefebvre ayant toujours respecté l’autorité dans la société, il n’aurait jamais parlé du supérieur comme Mgr Williamson l’a fait dans son Kyrie Eleison intitulé « les Galates d’aujourd’hui ». De plus Mgr Lefebvre, même s’il n’était pas l’ami des Juifs, avait la prudence de ne pas en parler publiquement ni d’être focalisé sur les « Judaïsants à Rome». Bref, Mgr Lefebvre ne prêchait que la foi et il ne fut persécuté que pour elle.
Ce genre de discours est-il fondé dans la réalité ?
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1er point : l’attitude de Mgr Lefebvre face à l’autorité
Il faut d’abord se remémorer le contexte du Kyrie Eleison CCLVII de Mgr Williamson. Menzingen voulait un impossible accord purement pratique sans un accord doctrinal préalable, ceci contre les volontés du Chapitre de 2006. Au dire même de l’abbé Pfluger, le 13 juin ‘’l’accord’’ devait être signé, du moins dans l’esprit de Menzingen.
« O insensés catholiques de la Tradition ! […] Etes-vous tellement dépourvus de sens qu’ayant fait l’expérience des fruits de la Tradition, vous voulez tout brader en vous remettant sous les autorités conciliaires ? […] Mais quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait que le Concile n’était pas si mauvais que cela, éjectez-le et ne l’écoutez pas ! […] Pour moi, si je prêchais encore le monde, pensez-vous que je serais si persécuté ? Ceux qui corrompent la Tradition ont besoin du couteau et pas seulement de la circoncision ! Tous ceux qui veulent faire passer la Fraternité par Vatican II ne cherchent qu’à éviter d’être persécutés pour la Croix du Christ. Ils veulent que vous soyez mondains, ne gardant que les apparences de la Tradition. Ils veulent s’aligner sur les Judaïsants à Rome, mais que Dieu me défende, moi, de vouloir autre chose que la Croix de Notre Seigneur Jésus Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde. » (Les Galates d’aujourd’hui)
Mgr Williamson laisse donc entendre qu’il faille « éjecter » et « ne pas écouter » ceux qui laissent entendre que « le Concile n’était pas si mauvais ». Or c’est un fait que plusieurs discours ambigus de Mgr Fellay allaient dans ce sens. Quand au « couteau » pour « ceux qui corrompent la Tradition… », ceci fait référence à Gal V, 7-12 et peut se traduire ainsi : « Ah ! Qu’ils se fassent plutôt mutiler complètement ceux qui vous troublent ! » Saint Paul parlait de ceux qui voulaient judaïser.
La question est donc la suivante : Mgr Lefebvre a-t-il déjà laisser entendre une telle chose, à savoir : « éjecter » et « ne pas écouter » ceux qui laissent entendre que « le Concile n’était pas si mauvais » ?
La réponse est simple : non seulement il ne l’a pas laissé entendre mais il l’a affirmé en s’étonnant même du fait que personne n’y avait pensé par soi-même. Il s’agissait de « ces moines et ces moniales qui sont rentrés au Barroux ou chez les Bénédictines » pour fuir l’influence néfaste de « l’Eglise conciliaire, l’Eglise moderniste ». Voici le passage :
« Ils ont fait exprès le choix du Barroux pour demeurer dans la Tradition, pour demeurer dans la foi de toujours. Et maintenant, on les met sous l’autorité de l’Eglise conciliaire. Alors on est vraiment stupéfaits de penser que, malgré les constatations qu’ils doivent faire, et ils le savent bien… Non… Ils restent. Ils ne prennent pas le parti de s’en aller ou de fonder un autre monastère, ou de demander à Dom Gérard de donner sa démission et d’être remplacé… Non, rien… On obéit. […] C’est lamentable de voir avec quelle facilité un monastère qui est dans la Tradition passe sous l’autorité conciliaire et moderniste. Et tout le monde reste. C’est dommage et vraiment triste de constater cela… […] Ce transfert d’autorité, c’est ça qui est grave, c’est ça qui est excessivement grave. Il ne suffit pas de dire : on n’a rien changé dans la pratique… C’est ce transfert qui est très grave parce que l’intention de ces autorités, c’est de détruire la Tradition. C’est ce qu’a dit le Cardinal Ratzinger très clairement dans une interview avec le journal de Frankfort. »
Quand au respect de l’autorité dans l’ordre politique, voici une anecdote rapportée par Mgr Tissier de Mallerais :
« A l’époque, quinze généraux et officiers supérieurs, auteurs du putsch du 22 avril 1961 à Alger, étaient incarcérés à la prison de Tulle. Mgr Lefebvre voulut les visiter personnellement et en fit la demande aux ministères de la Justice et de l’Intérieur. Hélas ! […] le gouvernement refusa toute rencontre entre les officiers détenus et l’archevêque qui demandait une telle visite. « J’en eusse été heureux, écrira Mgr Lefebvre, mais trois ministres m’ont refusé d’aller visiter ces héros dont je voyais la prison depuis l’évêché ».
Au religieux comme au politique, tout commentaire semble superflu !
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2e point : Mgr Lefebvre a été persécuté pour la foi non pour ses idées personnelles.
Certains pensent que Mgr Williamson a été imprudent en confiant devant la télévision ‘’suédoise’’ son jugement personnel sur ce qu’on appelle la « Shoah » :
« Je crois que les preuves historiques vont fortement et considérablement à l’encontre des six millions de juifs délibérément gazés dans des chambres à gaz dans le cadre d’une politique délibéré d’Adolf Hitler. »
La question est la suivante : Mgr Lefebvre s’est-il déjà laissé prendre au piège de la propagande médiatique en livrant des opinions personnelles qui n’avaient pas de lien direct avec la foi et qui ne découlaient pas de sa charge épiscopale ?
La réponse est indéniablement ‘’oui’’ ! C’était à la télévision ‘’française’’ :
« Ce sont vos femmes, vos filles qui seront kidnappées dans des quartiers réservés comme il y en a à Casablanca et partout ailleurs ; et vous ne pourrez plus aller les chercher car ils auront fait des médinas et des mosquées tels que même les gendarmes n’oseront plus mettre les pieds là-dedans. Alors qu’est-ce que ça va être la France à ce moment là ? » [Que faire, demande le journaliste ?] : « Qu’ils restent chez eux. Si tous les ans, il y a cinq cent milles musulmans en plus en France, vous allez voir ce que ça va faire avec des mosquées. Quand un chef dira : tuez les chrétiens… Quand ils tuent un chrétien, ils sauvent leur âme et ils sauvent celle de celui qu’ils tuent. Pourquoi s’en priver ? » (Hôtel Crillon, 14 novembre 1989)
Mgr Lefebvre s’est donc permis de dire publiquement son opinion sur des sujets politiquement incorrects mais dont les conséquences sociales étaient importantes à ses yeux. Quels sont les supérieurs ou prieurs qui ont eu honte de recevoir Mgr Lefebvre après ses propos ? Quels sont ceux qui ont refusé de le recevoir pour une conférence ou pour une cérémonie ? Quels sont ceux qui ont argué que Monseigneur avait outrepassé son rôle ? Quels sont ceux qui ont pensé que Mgr Lefebvre était persécuté pour ses idées personnelles, qu’il avait beaucoup nui à l’image de la Fraternité dans le monde et qu’en conséquence pour le bien commun il devait se faire oublier… ?
Pas un ! Pas un ! Pas un !
Quand Mgr Lefebvre fut ignominieusement condamné en justice pour « diffamation publique envers un groupe de personnes à raison de leur appartenance à une religion », en fait pour avoir dit des vérités dérangeantes sur les musulmans, le Supérieur Général ne l’a pas mis au placard comme un pestiféré, il n’a pas dit que l’immigration et la violence chez les musulmans n’étaient pas des vérités du Credo ou que la Fraternité n’avait aucune compétence dans ce domaine. Il n’a pas dit non plus que Mgr Lefebvre était « infâme de fait » et qu’en raison de sa « folle imprudence », il avait « fait du mal à la Fraternité »… et qu’il serait bon qu’il se fasse oublier un temps, loin de la France multicolore, dans un de nos prieurés à Chicago ou à Londres.
Pas un membre de la Fraternité ne s’est permis de pleurer avec les loups, ni n’aurait approuvé de mettre un évêque catholique au silence pour faire plaisir au Prince de ce monde et aux maîtres du moment, espérant ainsi, mais vainement, une reconnaissance sociale. Pas un n’aurait voulu biaiser avec la vérité pour des hypothétiques facilités dans l’apostolat. Pas un n’aurait voulu, au nom de la vérité des propos tenus par Mgr Lefebvre et au nom de l’honneur, se soumettre aux hurlements des Média.
Certains penseront que les deux faits ne sont pas comparables ?
En effet, Mgr Lefebvre a perdu son procès tandis que Mgr Williamson a remporté la bataille juridique. Il est vrai de plus que Mgr Williamson ne parlait pas des musulmans et que les musulmans ne sont pas les maîtres des média, de la finance et de la politique mondiale. Il est vrai aussi que la loi républicaine favorise plus la religion de la « Shoah » que celle de l’Islam. Il est vrai encore que les musulmans n’ont pas réussi, sous peine de prison et d’amende, à imposer à l’Occident chrétien défunt comme vérité historique la croyance à leurs mythes et à leur propagande.
Mgr Lefebvre, lui, parlait des musulmans.
Mais n’a-t-il jamais abordé la question juive, sous le prétexte fumeux que « notre rôle est de prêcher la doctrine du Christ-Roi » et que la question juive est une « question piège » ? On lit dans la vie de notre Fondateur écrite par Mgr Tissier de Mallerais que « Collaborant à la rédaction du Précis de la doctrine sociale du père Marziac, [Mgr Lefebvre] propose quelques lignes supplémentaires au chapitre consacré au « mystère d’Israël ». Les voici :
« Israël ayant refusé le vrai Messie, se donnera un autre messianisme, temporel et terrestre : la domination du monde par l’argent, par la franc-maçonnerie, par la Révolution, par la démocratie socialiste. Nous ne devons pas oublier cependant que ce sont des Juifs, disciples du vrai Messie, qui fonderont le vrai Israël, Royaume spirituel, préparant au Royaume céleste. Les visées mondialistes des Juifs se réalisent à notre époque, depuis la fondation de la maçonnerie et de la Révolution qui a décapité l’Église et instauré la démocratie socialiste mondiale. »
De plus, nous sommes obligés de constater que la Rome conciliaire, à ce point judaïsée, non seulement est obsédée par la « sainte Shoah » mais elle en fait aussi une vérité nécessaire au salut. Pour le Père Lombardi : « Qui nie la Shoah ignore le mystère de Dieu et la Croix du Christ » (Rome, Vendredi 30 janvier 2009, ZENIT.org). Quand à Benoît XVI :
« La Shoah, crime contre Dieu et contre l’humanité » ne peut faire l’objet d’aucune « négation ou minimisation », ceci serait « intolérable et totalement inacceptable » (12 février 2009). Mgr Lefebvre, en 1990, disait avec raison des libéraux et des modernistes : “Mais ils nous trahissent. Ils donnent la main à ceux qui démolissent l’Église…”
En 1974, Mgr Lefebvre nous lisait un extrait du livre d’Albert Memmi, « Portrait d’un Juif », publié en 1962 :
« Se rendent-ils compte, les Chrétiens, de ce que ce nom de Jésus, leur Dieu, peut signifier pour un Juif ? […]. Pour tous les Juifs, fussent-ils athées, le nom de Jésus est le symbole d’une menace, de cette grande menace qui pèse sur leur tête depuis des siècles, […] je dirais que pour les Juifs leur Dieu, c’est un peu le diable si le diable, comme ils l’affirment, est le symbole, le condensé du mal sur la terre. »