Plusieurs personnes ont été surprises par le communiqué de Mgr Fellay, le 29 juin 2016, à l’issue de la réunion des supérieurs majeurs de la Fraternité Saint-Pie X.
Cet énième communiqué parle de « confusion dans l’Eglise » qui « exige la dénonciation des erreurs », de « l’état de nécessité » qui dispense d’une « reconnaissance canonique » à laquelle cependant la FSSPX « a droit en tant qu’œuvre catholique » et des prières et des pénitences « pour que le Pape ait la force de proclamer intégralement la foi et la morale »…
Certains y voient un redressement de cap rassurant, d’autres la tactique du pas en arrière après deux pas en avant. Comment interpréter ce document et quelle valeur lui accorder ?
La réponse est simple.
Les paroles de Mgr Fellay n’ont aucune valeur. Ceci n’est point une affirmation gratuite mais un simple constat. Il suffit de relire ce qu’il a pu dire par le passé puis ce qu’il a fait par la suite pour se convaincre que Mgr Fellay fait simplement de la politique : il use et abuse des mots. La vidéo qui suit suffit à mesurer ce que valent les paroles et les déclarations de Mgr Fellay…
La FSSPX agit selon une praxis : Le ralliement à la Rome antichrist se fera par une multiplication répétée de faits : Levée des excommunications, reconnaissance diocésaine en Argentine, juridiction pour les confessions, juridiction romaine de Mgr Fellay pour être juge en première instance, citation du diocèse d’origine pour les ordinants des USA, ordinations à Zaitzkofen tolérées par le diocèse… sans compter tous les contacts ponctuels à échelle locale entre le clergé paroissial et telle école, tel prieuré, tel district…
Les paroles sont simplement les éléments d’une communication au service d’une stratégie subversive qui suit la logique du ralliement. Seuls les faits comptent, peu importent les paroles. Et tous les faits convergent vers le ralliement-reniement d’une FSSPX qui purifie ses rangs et ses cadres pour se rendre compatible à l’église conciliaire.
Et quoiqu’en dise le communiqué de Mgr Fellay, le ralliement a déjà eut lieu de facto, dans les faits.
Depuis le 1er septembre 2015, François a donné une juridiction ordinaire pour les confessions de la FSSPX. Mgr Fellay a imposé ce fait à la FSSPX sans la délibération préalable du Chapitre qui devait statuer d’une « éventuelle normalisation canonique ». Comment Mgr Fellay a-t-il pu faire cela alors que les textes l’en empêchaient ? Tout simplement parce que les mots n’ont plus de valeurs et que les paroles ne sont que plus de la poudre aux yeux pour amuser la galerie, aveugler les opposants et manipuler les indécis. Depuis l’entretien « cordial » du 23 septembre 2014 entre le cardinal Müller et Mgr Fellay, il a été convenu de « procéder par paliers… dans un délai convenable vers le dépassements des difficultés… dans la perspective d’une pleine réconciliation… »
C’est ce qui se fait et les paroles n’y changeront rien.
Un ralliement brutal, de jure, selon le droit, aurait l’inconvénient de faire réagir. Tandis que le ralliement en douceur, sans signature dans l’immédiat, a l’avantage d’arriver au même résultat tout en neutralisant un maximum de réactions…
Cette trahison dans les faits, la lettre ouverte d’un simple fidèle, M. François Veyret-Passini, l’explique assez clairement et simplement. En voici un extrait :
« Monseigneur, vous êtes un traître ! Dans votre sermon au Puy (avril 2016), lors du pèlerinage jubilaire, vous déclarez : “nous avons vu Mgr Pozzo, secrétaire de la commission Ecclesia Dei, cette instance à Rome qui s’occupe de nous”, cette instance “chargée de la récupération des traditionalistes pour les soumettre au Concile” selon les propres termes de Mgr Lefebvre. […] à des fidèles l’interrogeant sur les “ralliés”, M. l’abbé Simoulin, prieur de Lyon, répondait [en 1997] : “ils ont déserté… ils n’ont pas trahi. Pour cela il aurait fallu qu’ils aient quelque chose à vendre, à donner à l’adversaire…” Aujourd’hui, votre ralliement est une trahison parce que vous, Mgr Fellay, supérieur général, livrez aux actuels occupants non repentis du Vatican l’œuvre que vous dirigez… »
On peut en effet trahir sa charge sans rien signer, en promettant même de ne jamais le faire mais tout en le faisant dans les faits… Les honnêtes gens ont du mal à comprendre cela.
Mgr Fellay est en train de rentrer dans l’histoire aux côtés d’un Wilson et d’un De Gaulle…
Le candidat démocrate Woodrow Wilson, que les requins de Wall Street (Warburg, Kuhn Loeb, J.P. Morgan, Rockefeller) soutenaient massivement sur le plan financier, se faisait passer, pendant la lutte électorale de 1912, pour un adversaire de Wall Street et avait promis au peuple un système monétaire exempt de la mainmise des banquiers internationaux de Wall Street. Ses paroles seront évidement contredites par ses actes : le 23 décembre 1913, avec le soutien du président Wilson, un projet de loi en faveur de la finance internationale sera voté…
De Gaulle, le 3 mars 1960, avec un cynisme rare, voulant rassurer les officiers inquiets, et tandis qu’il leur lançait la fameuse déclaration du “Moi vivant, jamais le drapeau du F.L.N ne flottera sur Alger », négociait déjà en secret avec le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne…
Mgr Fellay ayant basé sa politique sur le parjure et le reniement, il lui sera impossible de s’arrêter de mentir, de se parjurer ou de se renier…
Tous ces communiqués de Menzingen ne sont qu’une mise en scène jouée avec Rome pour neutraliser la résistance des troupes fidèles. La preuve, s’il en fallait encore une, se trouve dans la réaction de Mgr Pozzo, secrétaire de la Commission pontificale « Ecclesia Dei » qui ne « considère pas cette déclaration comme une porte fermée au dialogue ». La reconnaissance canonique de la FSSPX « n’existe pas encore, mais nous travaillons à cette fin. » (I-media)