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Sermon de l’abbé Rioult 29 juin 2013, les Saints apôtres Pierre et Paul. A Chartres.

par | Juin 30, 2013 | Abbé Rioult, Crise, Foi

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« Notre Seigneur interroge ses disciples : ” Qui dit-on qu’est le Fils de l’homme ? ” Et Simon Pierre répond: ” Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant. “

(Orig.) Pierre rejette toutes les fausses idées que les Juifs se faisaient de Jésus, et il confesse hautement cette vérité qu’ignoraient les Juifs” Vous êtes le Christ, ” et ce qui est bien plus grand : “Le Fils du Dieu vivant, ” qui aux dires des prophètes (Is ; Jr ; Ez) est une prérogative divine.

« Jésus lui répondit : ” Tu es heureux, Simon Bar-Jona, car ce n’est pas la chair et le sang qui te l’ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux. »

(S. Hil.) Jésus l’appelle Barjona : fils de la colombe c’est-à-dire du Saint-Esprit. Tandis que sous le nom de la chair et du sang sont désignés les Juifs qui refusent révélation et grâce de Dieu.

Remarquons que François, contrairement à Pierre, n’est Barjona. Le 21 juin 2013 devant une délégation du Comité juif international, il a loué la déclaration Nostra Aetate comme un point de référence fondamental pour l’Église. Or ce document conciliaire a effacé d’un trait de plume l’enseignement bimillénaire de l’Église romaine. Ce changement a fait dire à un secrétaire général du Congrès juif mondial et intervenant de premier plan lors des travaux de Vatican II : « Le cardinal Bea a souligné avec raison que, de tous les textes adoptés par le deuxième concile du Vatican, celui sur les juifs est le seul qui ne contient aucune référence aux enseignements traditionnels de l’Église, qu’ils soient patristiques, conciliaires ou pontificaux. Cela démontre à l’évidence le caractère révolutionnaire de cet acte ». (Gerhart Riegner)

Finissant son discours par les mots pace et shalom, François a ensuite lancé aux délégués du Comité juif international cet ahurissante et blasphématrice conclusion : « Je vous demande le don de votre prière, et je vous offre la mienne » !!!! Voilà un pas de plus de l’Église conciliaire vers le nouvel ordre mondial noachique. Tous ces actes et tous ces propos participent à l’instauration d’un gouvernement et d’une religion mondiale dont le roi, le prêtre et le médiateur sera le peuple juif perfide qui se prétend un peuple élu, royal et sacerdotal. Le projet mondialiste antichrist est un projet messianique juif et François et l’Eglise conciliaire y coopère. Nous vivons l’apostasie générale annoncée par les Ecritures. Et celui qui est sur le siège de Pierre participe et favorise à ces iniquités.

« Rome est dans les ténèbres de l’erreur. Nous ne pouvons pas le nier. […] nous devons être conscients de ce combat dramatique, apocalyptique, dans lequel nous vivons et ne pas le minimiser. Parce que dans la mesure où nous le minimisons, nous devenons faibles et nous n’osons plus proclamer la vérité. Dire que Notre Seigneur Jésus-Christ doit régner dans les Sociétés, [ce qui n’est rien d’autre que la confession de Pierre] c’est une folie pour le monde. Nous sommes des attardés; nous sommes des gens figés dans le Moyen Âge. Ne nous étonnons pas, que toutes les manifestations que nous pouvons faire en faveur de la royauté sociale de NSJC, trouveront devant nous une armée dirigée par Satan pour nous détruire et empêcher notre influence. » (29 juin 1987)

Mgr Lefebvre ira jusqu’à dire en 1987 : « Rome a perdu la foi. Rome est dans l’apostasie » ; « humainement parlant, il n’y a aucune perspective de voir les plus hautes autorités de l’Eglise reconnaître leur erreur et sauver par là-même la foi catholique. » « La diffusion et l’adhésion des autorités romaines aux erreurs maçonniques condamnés maintes fois par leurs prédécesseurs est un grand mystère d’iniquité qui ruine dans ses fondements la foi catholique. » (Préf. Doc. Rév. Dans l’Egl., 1991)

Mais M. L’abbé, et les paroles de NSJC ?: Et moi, je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle.

S. Aug. (Liv. de Retract., 1, 21) rappelle une opinion possible au sujet de cette parole divine : le Sauveur ne dit pas à l’apôtre : Vous êtes la pierre (petra, réalité), mais ” Vous êtes Pierre ” (Petrus, pers.) ; la pierre, c’est le Christ (1 Cor 10) dont Simon a confessé la divinité, comme toute l’Église, son corps, le confesse, et c’est pour cela qu’il a reçu le nom de Pierre. L’Apôtre a reçu son nom de cette pierre (Christ) et il représente l’Église qui est bâtie sur cette pierre. Et ainsi les portes de l’enfer c’est-à-dire les péchés et les doctrines hérétiques qui entraînent les hommes dans l’abîme ne prévaudront ni contre la pierre (le Christ), ni contre son corps l’Église. Il est vrai que l’Église romaine était toujours demeurée pure de toutes les séductions des hérétiques dans ses pontifes. Mais le Mystère d’iniquité consistera probablement et justement dans « l’apostasie de la foi catholique dans l’Eglise romaine » comme le pense saint Thomas d’Aquin commentant saint Paul.[1]

Quoiqu’il en soit, le bon Dieu nous dit, à nous aussi : “Vous êtes Pierre.” Aussitôt que nous aurons confessé que Jésus-Christ est le Fils du Dieu vivant par une grâce du Père qui est dans les cieux. Car la pierre, c’est tout fidèle imitateur du Christ et les portes de l’enfer ne peuvent rien contre ce fidèle du Christ. (Orig) S. Aug. Nous le dit : « Le Seigneur en effet connaît ceux qui sont à lui II Tim 2, 19 ; de ceux-là, le diable n’en entraîne aucun dans l’éternelle damnation. »

« Le diable ne peut rien contre cette Église, prédestinée et élue avant la fondation du monde. […] si quelques-uns vaincus suivent le diable, c’est qu’ils n’appartiennent pas au nombre prédestiné des fils de Dieu. Car ce n’est pas en vain que le même apôtre Jean qui écrivit aussi l’Apocalypse affirme au sujet de quelques-uns dans sa lettre « Ils nous ont quittés, mais ils n’étaient pas des nôtres; car s’ils avaient été des nôtres, ils seraient certes restés avec nous I Jn 2, 19. »

Mgr Lefebvre faisait remarquer que les modernes avaient une conception maçonnique de la vie les empêchant d’avoir la foi : point de Vérité, tout est évolution, et disait « heureusement, nous, nous continuons à nous appuyer sur la Tradition. » On lui fit alors remarquer : « Oui, mais vous êtes seul contre tous. » Et Mgr Lefebvre de répondre: « Oui, c’est un grand mystère ». (1991)

« Nos adversaires nous haïssent parce que nous manifestons NSJC dans notre conduite et dans nos familles. [Est-ce vrai ? dans nos tenus ?] Plus cela ira et plus ils nous haïront, il ne faut pas se faire d’illusions. Mais nous les aurons parce que nous avons le Bon Dieu avec nous. » (Mgr Lefebvre, 1991)

Ceci ne veut pas dire que l’on n’aura pas à souffrir mais que quoiqu’il arrive, je peux m’unir à Dieu et devenir pierre avec lui, vie par lui, saint comme lui ! Pierre : chrétien : Christ ; Vie : je suis venu pour qu’ils aient la vie en abondance ; Saint : « soyez saints, parce que je suis saint. »

« Dieu, dit saint Augustin dispose de la malice des méchants pour éprouver les hommes vertueux et les avertir, par comparaison avec les autres, d’avoir à rendre grâce à Dieu, parce que c’est par sa miséricorde qu’ils en ont été séparés et non pas en raison de leurs mérites, puisque, étant dans la même masse, ils étaient dignes des mêmes sanctions… En supportant avec une grande patience des vases de colère Dieu non seulement manifeste sa puissance en appliquant une juste sanction mais encore il fait connaître les richesses de sa gloire dans les vases de miséricorde. En effet, celui qui est justifié par pure grâce apprend ainsi la grandeur du don qui lui est fait, puisque ce n’est nullement par ses propres mérites, mais pour la seule gloire de l’immense miséricorde de Dieu qu’il est séparé de celui qui est condamné, avec lequel il aurait dû, lui aussi, au nom d’une même justice, être condamné.

Et pour saint Augustin, peu importe que la foule des damnés soit incomparablement plus grande que celle des prédestinés.

« Cela manifeste qu’a lui seul le grand nombre des exclus fait voir de quelle minime importance est, devant le Dieu juste, le nombre, quel qu’il soit, de ceux qui subissent une très juste condamnation. »

Dieu est Dieu ; il est transcendant comme la vérité.

« Et ceci, pour que les rachetés qui échappent à cette même damnation comprennent par là que la race humaine tout entière aurait mérité le sort qu’ils voient infligé à une si grande partie de l’humanité, (en raison du péché originel et des péchés personnels). Car cette masse tout entière aurait subi la juste condamnation qui lui est due, si le divin potier et la grâce du Médiateur, qui n’est pas seulement juste, mais aussi miséricordieux, n’avait fait certains autres vases pour l’honneur, par grâce, non comme une dette, soit en venant en aide aux enfants, soit en prévenant les grandes personnes pour qu’elles puissent acquérir quelque mérite. » (Lettre à Optat, III, 12)



[1] Saint Thomas d’Aquin, au sujet du verset 3 du chapitre 2 de la 2e épître aux Thessaloniciens de saint Paul.