En 2012, Benoît XVI reconnaissait « les vertus héroïques » de Paul VI. Le 19 octobre 2014 François procédera à sa ‘béatification’ dans le sillage de la canonisation de Jean XXIII et Jean Paul II, le 27 avril dernier. Pendant que la secte conciliaire célèbre ses héros qui ont ouvert « l’Eglise aux autres religions et à la société », les autorités de la Fsspx, elles, cherchent à conclure un accord canonique…
Dans ce contexte d’abandon du combat de la foi et de son témoignage, il est bon de lire et de relire la ‘Lettre à Paul VI’ écrite par l’abbé Eugène Robin, prêtre fidèle des Deux-Sèvres à Saint Maixent et décédé en 1979.
Ce simple curé de campagne est un exemple de force, de foi et de bon sens. Hier comme aujourd’hui, il peut nous fortifier et nous consoler dans notre harassant combat de la foi. Il fut un prêtre du Seigneur, détachés de tout, ‘le bâton de la Croix et la fronde du Saint Rosaire dans les mains’ pour ‘terrasser’ tous les ennemis de Dieu. Lucide et zélé, il écrivait :
« Dans la tourmente actuelle de l’Eglise, seuls les héros et les saints désobéissent… Les prêtres qui roucoulent la messe juive et païenne de Paul VI sont marqués au fer rouge par le diable. »
« Il faut encore et toujours, jusqu’à la mort, aimer Dieu plus que tout, plus que les supérieurs, plus que le péché, plus que nous-mêmes. Résister, se faire tuer sur place, peut devenir le simple, banal et obscur devoir du risque quotidien, par les temps que nous vivons qui sont les derniers et nous en verrons très prochainement de pires… On a rarement dans sa vie l’occasion d’être brave, mais tous les jours celle de n’être pas lâche ».
« Eviter les ennuis, composer, fuir, déserter, trahir, quelle affreuse destinée pour qui devra payer sa bassesse dans un autre monde, où le courage seul sera récompensé, si le soldat a combattu du côté du vainqueur définitif, du côté de l’Eternel. »
« Le catholique libéral, en adoptant les mots et les formules de l’adversaire, finit ordinairement par accepter pour soi et pour les autres le sens et les principes mêmes de l’adversaire… Le catholique libéral sème la division. Il désagrège en même temps que la doctrine, les rangs de ceux qui la défendent sans remords. »
Ce courageux combattant a aussi écrit deux livres sous le pseudonyme de Michel Marie : ‘Le schisme des eunuques’ et ‘Libéralisme, mentalité libérale et duplicité chez l’abbé Georges de Nantes’. C’est dans le second que l’on trouve sa lettre à Paul VI et les quelques citations faites.
Son style combatif est remarquable. Même si tous les arguments dont il use n’ont pas tous le même poids, les paroles sont claires, la foi est protégée et l’Eglise continuée. Puissions-nous marcher sur ses traces.
Lettre de l’abbé Eugène Robin à Paul VI
Le 3 septembre 1976, en la fête de saint Pie X.
Très Saint Père,
J’ai l’honneur de solliciter de votre rareté, la grâce infinie d’être excommunié avec Mgr Lefebvre, afin que je puisse aller droit au ciel.
Fondateur d’une chapelle Saint Pie V, je ne tiendrai aucun compte de votre excommunication, prise sur le trésor de l’enfer. Je suis prêtre pour l’éternité.
Nous ne connaissons que trop vos prévarications les plus sacrilèges contre les Saintes Ecritures révélées (votre religion de l’homme, (‘maudit soit l’homme qui se confie dans l’homme’ Jér. XVII, 5), contre le Catéchisme dogmatique réduit presque à néant, et surtout contre le Saint Sacrifice de la Messe, malgré les règles immuables de Saint Pie V. L’Eglise véritable ne peut qu’être fidèle à ses papes canonisés.
Car c’est bien de ces Vérités inaliénables dont il s’agit. Votre cène protestante a été annoncée 700 ans avant Jésus-Christ par le prophète Isaïe : « Au temps de l’Antéchrist, à cause des péchés des hommes, il sera donné au démon le pouvoir de s’attaquer au Saint Sacrifice et de détruire son Lieu Saint » (Is. VII, 10-12). C’est fait ! Et c’est Votre Sainteté découronnée qui en est seule responsable devant le Juge éternel.
Par votre magie, les fidèles inconscients et ignorants du monde entier sont passés au protestantisme sans même s’en apercevoir. Vos prêtres, vidés de leur substance sacerdotale, n’offrent plus le Corps et le Sang du Christ. Pour eux, ce n’est pas par ignorance, mais pour plaire aux puissants du jour, qu’ils se sont parjurés. Vous aviez compté sur leur frousse. Là, vous avez eu raison… Mais le châtiment va être terrible.
Ainsi donc, piétinant le Saint Sacrifice de la Croix à la Messe, vous êtes allé prendre votre modèle sur ce Luther, moine défroqué, insulteur du Christ au Calvaire et de sa Très Sainte Mère, concubinaire notoire entretenant cinq épouses à la fois, et dont on vient de découvrir par les écrits de deux témoins (1552), que ce misérable inventeur du protestantisme s’est pendu à son lit, après qu’on l’y eût ramené et couché comme chaque soir, ivre mort. Tenus au secret sous la contrainte de menaces, ces deux témoins se sont libérés la conscience sur un parchemin, six années après la mort de Luther (1546).
Mélanger la religion d’un homme, et quel homme ! à celle du Fils de Dieu, est un crime d’apostasie. Le pape Paul VI est mort en vous, s’il n’a jamais été, car vous étiez hérétique avant d’être pape, et de plus vous êtes juif, d’où incompatibilité juridique, selon les décisions à perpétuité de Paul III et de Paul IV. Dès lors que vous portez sur votre poitrine l’éphod que portait Caïphe au moment où il condamna Jésus, vous prouvez que vous n’êtes qu’un faux converti et que vous avez toujours la haine juive contre le Christ. C’est pourquoi vous vous êtes attaqué à tous les sacrements, afin de détruire l’Eglise. De toutes façons, vous vous êtes déposé tout seul, selon l’enseignement de saint Robert Bellarmin, Docteur de ‘Eglise, par vos hérésies depuis votre désastreuse élévation au Souverain Pontificat. L’Eglise continue sans vous, dans le seul petit troupeau fidèle, sûr de la réalisation de la promesse du Christ : « Les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle. » N’ayez pas peur, petit troupeau ! « mais quand le Fils de l’homme reviendra sur terre, y trouvera-t-il encore la Foi ? » (Paroles d’Evangile).
L’Esprit-Saint n’a pas pu tomber à l’envers sur l’Eglise au bout de deux mille ans. Il ne peut se contredire, parce qu’il n’a pu ni se tromper ni nous tromper. Votre nouvel œcuménisme, ou mélasse de toutes les religions, est la négation de la Révélation, à laquelle vous devriez être le premier et le plus soumis. Citez-moi une seule parole de la Bible et des Evangiles recommandant ce genre de réconciliation entre Dieu et le diable ! « Nous devons juger l’arbre à ses fruits ». C’est simple ! Fruits de mort spirituelle par milliards ! Certains voudraient nous faire croire, comme le Courrier de Rome, que vous ne les connaissez pas, parce que vous seriez mal informé. Mauvaise plaidoirie ! La seule injure que nous pouvons encore vous épargner, c’est de vous croire illettré…
L’évêque de Poitiers, Rozier de Pigalle, prêche avec le premier serpent de la Genèse, la « sexualité épanouissante ». Aussi les quelques prêtres qui lui restent ne s’en privent pas. Bientôt dans l’Eglise de Pau VI, inexistante en théologie, sauf pour l’abbé de Nantes, il n’y a aura plus que des évêques sans prêtres… C’est donc à cela que vous vouliez en venir, vous aussi ?… Mais dans l’Eglise du Christ, Mgr Marcel Lefebvre comptera beaucoup de vrais prêtres Sacrificateurs, reliés à Saint Pierre et à Notre Seigneur, Tête invisible de l’Eglise, par-dessus la tête de Paul, persécuteur des chrétiens.
Que Sainte Jeanne de Chantal, qui vécut de sa quinzième à sa vingtième année dans ce lieu béni où j’habite, me donne la force de garder et de défendre ma Foi jusqu’au martyre, avec Mgr Marcel Lefebvre déchiqueté par des tigres.
Veuillez agréer, Très Saint Père, l’expression de ma profonde commisération !
Eugène Robin + prêtre.