L’abbé Raphaël Granges est le secrétaire particulier et un conseiller juridique de son Excellence Mgr Bernard Fellay, supérieur général de la Fraternité sacerdotale saint Pie X.
Au nom de Mgr Fellay, il a envoyé une lettre fort incongrue à la supérieure du Carmel des Etats-Unis qui avait été inquiétée par des fidèles au sujet des agissements de la Maison générale. Ce document, donné ici en exclusivité, est remarquable à plus d’un point.
D’abord rentré à Écône, M. l’abbé Raphaël Granges en est ressorti après quelques années (1997). Des études de droit lui permettent de travailler dans un cabinet d’avocat, puis il rentre de nouveau au séminaire mais aux Etats-Unis cette fois-ci. L’esprit et la vie américaine (nourriture, séries, côté détendu et non polémique…) ont passionné notre jeune abbé. Après son ordination (2010), l’abbé Wuilloud a réclamé notre abbé valaisan pour la Suisse où il fut nommé vicaire à Sierre.
En août 2013, il fut appelé à Menzingen pour remplacer M. l’abbé Vonlanthen. Se sont-ils, en échangeant les dossiers, aussi échangés les étranges méthodes en usage à Menzingen ? En effet, quand l’abbé Vonlanthen, le prieur de Sierre a signifié à l’abbé Salenave sa convocation chez le Supérieur du district en décembre 2013, M. l’abbé Salenave a eu la surprise de constater que M. l’abbé Wuilloud avait entre ses mains toute sa correspondance électronique écrite au prieuré de Sierre et lui a même lu un courriel qu’il avait envoyé à des fidèles de Belgique et de France…
Quoiqu’il en soit, M. l’abbé Granges, peu attiré par la doctrine mais bien formé dans les questions informatiques et juridiques, a su se montré digne de l’administration Fellaysienne. Sa lettre à la supérieure du Carmel des Etats-Unis le manifeste.
La réponse de M. l’abbé Granges est un chef d’œuvre, car tout en restant parfaitement dans la ligne officielle, il a su faire preuve de fantaisie et d’imagination pour ne pas dire ce qui fallait savoir. Pour saisir tout le ridicule de la situation, la connaissance des pièces publiques du dossier publié par M. l’abbé Pivert dans Quel droit pour la Tradition ? Le procès des abbés Salenave et Pinaud est nécessaire. Cependant, même sans avoir lu le procès, un passage provoque plus particulièrement le rire.
L’abbé Granges, pour faire croire que M. l’abbé Pinaud n’avait pas « de vraies raisons de se plaindre» de ses huit mois de détention à Jaidhof envoie à la carmélite, en pièce jointe, les photos des lieux et ce jusqu’à la douche et les toilettes de la chambre. Or à moins d’être grotesque, personne n’ignore qu’on puisse être emprisonné même dans un palais.
Mais pour M. l’abbé Granges, l’abbé Pinaud n’avait pas « de vraies raisons de se plaindre » de subir huit mois d’isolement sans accomplir un ministère public dans un lieu où tous les livres de la bibliothèque étaient dans une langue qu’il ne connaissait pas, et cela sans qu’à aucun moment un quelconque supérieur ne se soit inquiété de ce que pouvait bien faire ce prisonnier politique pendant tout le long de ses 240 journées de détentions.
Pour M. l’abbé Granges, dire la messe pendant huit mois dans l’arrière sacristie, entre les surplis et les aubes, à 6 h 45, avec un pieuse religieuse comme assistance…, quand on a la chance d’avoir des toilettes dans sa chambre le reste de la journée, il n’y a pas là « de vraies raisons de se plaindre. »
Pour M. l’abbé Granges, subir une peine injuste, avoir eu sa vie privée violée, son identité usurpée électroniquement par des confrères en accord avec Menzingen…, quand on a la chance d’avoir une douche dans sa chambre le reste de la journée, il n’y a pas là « de vraies raisons de se plaindre. »
Pour M. l’abbé Granges, voir sa vie de prêtre brisée en 48 heures, et avoir été condamné par l’abbé Thouvenot internationalement avant même tout jugement pour des « menées hautement subversives »…, quand on a la chance d’avoir un lit dans sa chambre, il n’y a pas là « de vraies raisons de se plaindre. »
Pour M. l’abbé Granges, avoir été suspens a divinis, sans fin et au seul bon vouloir de Mgr Fellay, pour avoir corrigé des fautes d’orthographe dans un document privée, alors qu’aux dires de Mgr Tissier de Mallerais cette sentence portée contre l’abbé Pinaud « est nulle, parce qu’entre autres choses, la collaboration formelle qui lui est reprochée est inexistante… », quand on a la chance d’avoir une armoire et deux fauteuils dans sa chambre, il n’y a pas là « de vraies raisons de se plaindre. »
Pour M. l’abbé Granges, se plaindre d’être condamné pour avoir pensé et subir une peine qui ne prendra fin que lorsque l’on cessera de penser, alors qu’on a tout confort dans sa chambre, vraiment cela dépasse les bornes. M. l’abbé Granges, en fin spirituel, fait donc remarquer à la carmélite : « forcément, lorsqu’on ne trouve pas de véritables motifs de se plaindre, on tente d’en inventer… »
Ignorance ? Bêtise ? Complaisance ? Mépris de la vérité ? Haine gratuite ?
Avant de laisser nos lecteurs savourer les douceurs de M. l’abbé Granges, avec ses photos !, rappelons que les simples, mais importantes, questions posées à Mgr Fellay par l’abbé Pinaud n’ont jamais reçu de réponse :
« Il est clair que toute cette affaire tourne autour des positions doctrinales qui sont exprimées par cette Déclaration du 15 avril 2012, non rétractées lors du Chapitre. Vos déclarations subséquentes, tout en retirant ce texte, ne renient pas son contenu et n’apportent pas les corrections doctrinales nécessaires.
– Maintenez-vous votre acceptation de la nouvelle formule de la Profession de foi et du Serment de fidélité pour assumer une charge exercée au nom de l’Église (DD II, note 1) ?
– Maintenez-vous que la nouvelle messe et les nouveaux sacrements ont été légitimement promulgués par les papes Paul VI et Jean-Paul II (DD III, § 7) ?
– Maintenez-vous que Mgr Lefebvre a accepté en 1988 « la légitimité ou légalité de la promulgation du NOM » (votre note de présentation de la DD publiée dans Cor unum 104) ?
– Maintenez-vous votre acceptation du nouveau Code de 1983 (DD III, § 8) ?
Le fait d’avoir mentionné la Constitution dogmatique Pastor æternus en DD III ne supprime pas l’acceptation de la nouvelle Profession de foi qui a été faite au paragraphe précédent, ni ne lève l’ambiguïté des autres affirmations mentionnées ci-dessus, puisque aussi bien il n’y a aucune ambiguïté dans ces affirmations. »
A ceux qui ne comprennent toujours pas ce qui se passe dans la Fraternité, nous les invitons à suivre le conseil de M. l’abbé Granges : « N’hésitez pas à me demander si vous avez besoin d’autres renseignements ».
M l’abbé Granges
Haus Mariae Verkündigung
Schwandegg
6313 Menzingen (ZG)
SUISSE