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Le procès Pinaud sera-t-il aussi le procès de Menzingen ?

par | Juin 2, 2013 | Abbé Pinaud

Cette lettre de l’abbé Pinaud nous est parvenue tardivement. Nous rappelons à nos lecteurs qu’il ne faut pas hésiter ni tarder à nous donner au plus vite les nouvelles du front. La Sapinière

 

Abbé Nicolas Pinaud

IIII IIII IIII IIII IIII IIII IIII IIII IIII IIe jour de détention dans la forteresse de Jaidhof

Priestbruderschaft St Pius X

Jaidhof 1 A

3542 GFÖHL, NÖ

Autriche

Le 26 avril 2013,

Notre-Dame du Bon-Conseil

Chers amis,

Déjà 47ème jours d’exil autrichien ! Aucune nouvelle d’un quelconque procès ecclésiastique. Aucun contact de la part de mes accusateurs, mais avec le temps, cette situation devient moins incompréhensible.

Les investigations des techniciens de l’informatique, les constats des Huissiers de Justice permettent d’apporter un peu de lumière. Je dispose désormais d’un certain nombre de messages signés de mes initiales, adressés à partir d’une adresse électronique portant mon nom à des personnes connues pour certaines d’entre elles et inconnues pour d’autres. Certains destinataires méfiants n’ont pas répondu à ces messages, d’autres ont été abusés… J’ai demandé à la Justice d’identifier ces malfaiteurs et leurs complices, s’il y en a, et de les poursuivre car je n’ai jamais envoyé ces messages et surtout je n’ai pas créé cette adresse nicolas_pinaud@yahoo.fr. Si donc vous avez reçu des messages de cette origine, sachez que je n’en suis pas l’auteur ! […] Nous sommes là, vraisemblablement, en présence d’usage de faux, usurpation d’identité, détournement de courriers, violation de correspondance, violation de l’intimité de la vie privée, ce qui a pu entraîner diffamation… et d’autres douceurs de la même espèce. Qui peuvent bien être les auteurs de tels actes ? Lorsque la lumière sera définitivement établie, avec certitude, je ne manquerai pas de vous tenir informés. Et je ne suis malheureusement pas le seul à avoir été traité de la sorte mais mon cas ne semble pas le plus lourd !!

Je vous transmets ces informations peu réjouissantes parce que vous avez eu la bonté de m’adresser un courrier sympathique de soutien et vous intéresser à ma situation ? Je m’excuse de n’y répondre que maintenant, mais toutes ces démarches judiciaires civiles prennent du temps ? Je n’aurai jamais imaginé que ma vie sacerdotale me réserverait de telles surprises ! Mais d’autres encore sont en réserve probablement. Pour raconter des histoires, il faut vivre des aventures !!

Soyez rassurés, avec le temps, les choses se mettent en place (pour durer) et mes journées sont très occupées à des travaux intellectuels qui attendaient l’opportunité inespérée d’avoir beaucoup de temps libre. Je ne suis pas maltraité et autant que possible, je surveille ma nourriture car l’Histoire de l’Eglise est instructive !!

Je viens de lire cette semaine Le non de Monsieur Rudel de la Varende qui traite un épisode des Inventaires. Je vous conseille de lire l’histoire exaltante de cet homme de Foi qui s’enferme dans son église paroissiale avec deux fusils et 50 cartouches pour empêcher les inventaires… Voici un échange entre cet homme et Noël l’un de ses cinq fils :

« – Mais ça peut durer longtemps…

-Tout ce qu’il faudra, mon p’tit.

– Même un mois, deux, six…

– Jusqu’à la fin de mes jours, s’il le faut.

– Pardonnez-moi d’envisager les suites probables de votre décision : Nous avons affaire à une municipalité sournoise et tenace. Qu’arrivera-t-il si, justement pour vous faire languir, ils remettent indéfiniment l’inventaire ?… Le maire vous jouera le tour de faire durer votre claustration tant qu’il faudra. Il vous aura à l’usure.

– Je ne m’userai pas, Noël ; j’en ai vu d’autres. S’il faut me cloîtrer, eh bien j’entre au cloître ; j’entre en religion. Faudra qu’ils enfument le bastion, les gredins !

– Vous tirerez ?

– Oui Noël.

-Dans les jambes.

– Non, plus haut » […]

Plus je connais les hommes et plus grandit mon intérêt pour les animaux ! […] vous assurant de mes prières reconnaissantes à toutes vos intentions et de ma profonde gratitude.

N. Pinaud