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Peut-on se fier à l’Abbé Wailliez ?

wailliezM. l’abbé Wailliez a été nommé supérieur du District du Benelux par Mgr Fellay. M. l’abbé Wailliez est donc un Supérieur Majeur de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X. En conséquence, il a droit au Chapitre, il peut élire le Supérieur général et peut même le devenir. La question qui se pose ici est de savoir si on peut lui faire confiance doctrinalement et humainement.

Doctrinalement. M. l’abbé Wailliez s’est fait connaître en 2012 en mettant, le premier, une vidéo sur Gloria.tv pour préparer l’opinion publique à un accord avec la Rome conciliaire (http://fr.gloria.tv/?media=289215). Il s’agissait d’un sermon (13 mai 2012) magnifiant Mgr Fellay, les grâces d’états et Benoît XVI (qui a « béatifié » Jean-Paul II et commémorer Assise I par un Assise III)… Nous donnerons à la fin de l’article un large extrait de ses propos. Mais cela n’est que l’aspect public de M. l’abbé Wailliez ; c’est son côté Dr Jekyll. Car le supérieur du District de Belgique possède aussi un côté plus secret et plus sombre ; un côté Mr. Hyde.

Humainement. L’abbé Wailliez, si l’on en croit M. l’abbé Vincent Quilton, se croit tout permis pour défendre sa (mauvaise) cause et pour faire taire les confrères qui font obstacle à la soumission de la Fraternité aux autorités conciliaires. Ce zèle lui vaudra-t-il une protection et une reconnaissance éternelle de la part de Mgr Fellay ? L’avenir le dira. Mais il est de toute façon surprenant de trouver des mœurs mafieuses là où on s’attendait à rencontrer des mœurs civilisées. Laissons maintenant à M. l’abbé Vincent Quilton, professeur de Morale et de Droit au séminaire d’Ecône, le soin de faire la description des actions cachées de M. l’abbé Wailliez.

[Exposé de M. l’abbé Quilton, assesseur au Procès des abbés Salenave, Pinaud et Rioult] : « Narration des faits dans l’affaire des pièges tendus par courriel aux abbés Pinaud et Rioult : « Lors de la parution par la poste et sur Internet de plusieurs lettres anonymes « aux confrères prêtres », plusieurs abbés, outrés de la manière subversive et de plus en plus audacieuse de ces actions, cherchèrent à identifier les coupables. M. l’abbé Wailliez avait des suspicions sérieuses sur certains confrères comme les abbés Salenave, Pinaud et Rioult. « L’abbé Wailliez créa une adresse fictive nicolas_pinaud@yahoo.fr au nom de l’abbé Pinaud et s’en servit entre 3 et 5 fois pour piéger des confrères ou laïcs impliqués dans la rébellion. L’abbé Rioult fut le premier visé… et le premier à mordre et à se dévoiler. Mgr Williamson fut aussi pris au piège et envoya, par méprise et en avant-première, un document dont il comptait faire une bombe. Le responsable du site La Sapinière envoya les codes d’accès au site (mais la Maison Généralice [MG] décida de ne pas s’en servir). « Dans le même temps, M. l’abbé Wailliez fit sur la toile une recherche sur l’abbé Rioult. Il tomba sur une page Internet (http://pastebin.com/CVYTj2nH) qui donnait le fichier d’adresses du professeur Faurisson, lequel contenait l’adresse électronique de l’abbé Rioult (charles.corday@yahoo.fr) identifié sous son vrai nom. « En allant sur la page Yahoo, M. l’abbé Wailliez suivit la procédure indiquée lors de l’oubli du mot de passe.

Et là, deux demandes furent formulées : 1° le prénom du père de l’abbé Rioult, qu’une petite recherche sur les Pages Blanches révéla sans difficulté. 2° Et ensuite le nom du professeur préféré. Après quelques hésitations, et aidé par M. l’abbé Thouvenot [secrétaire général], le mot Faurisson permit d’accéder facilement à la boîte mail, un peu comme on trouverait les clefs d’un coffre, mal dissimulées à l’alentour. (Yahoo exigea de créer immédiatement un nouveau mot de passe). « Ayant l’accès et le contrôle total de la boite mail, M. l’abbé Wailliez accéda à tous les documents reçus et envoyés par l’abbé Rioult, encore présents sur le serveur. « Il laissa ensuite à la MG l’exploitation de tout le matériel disponible. La description des faits, tels qu’exposés par les abbés Rioult et Pinaud (http://www.lasapiniere.info/nouvelles-du-front-contre-mauvaise-fortune-bon-coeur/ et http://www.lasapiniere.info/est-ce-a-labbe-pinaud-de-feter-ses-20-ans-de-sacerdoce-en-prison/) est donc exacte.

« La question morale s’est bien sûr posée dès le début de ces actions, et n’a pas été élucidée au nom du faux principe « la fin justifie les moyens »… dont se servent les rebelles ! Il n’y a pas un droit strict à la vie privée dans un institut ecclésiastique. Du moment qu’un motif sérieux et grave est présent, tout supérieur peut ouvrir le courrier, visiter la chambre, surveiller les appels téléphoniques et contrôler les effets privés (comme l’ordinateur). « Dans le cas présent, il est à noter 1) qu’on avait affaire à un dommage évident pour la Fraternité et sur le point de s’amplifier notablement ; 2) que seuls quelques prêtres sérieusement suspects ont fait les frais de cette surveillance, et de manière proportionnée au délit (on n’est pas allé regarder des choses privées ou se rapportant à la direction spirituelle, etc.) 3) que M. l’abbé Wailliez entreprit toutes ses démarches en total accord avec la Maison Générale. » [fin de la citation]

Extrait du sermon de M. l’abbé Wailliez, Bruxelles, 13 mai 2012 :

« Le Pape est allé à Assise pour limiter les dégâts. Cela montre une attitude qui relève davantage de l’imprudence que de l’hérésie… Nous savons de sources sûres que le Pape veut réparer une injustice qui a été faite vis-à-vis de Mgr Lefebvre… Le pape veut faire un geste en faveur de la Tradition. Le pape veut reconnaître la Fraternité canoniquement. C’est une chose certaine…. Si le pape est réellement pape est-ce que nous avons le droit de refuser une telle volonté, une volonté légitime du Pape ?… De notre côté nous avons insisté que nous voulions être reconnu comme tels que nous sommes, sans contrepartie avec des exemptions de certaines lois canoniques… Alors bien sûr à ce stade-ci nous ne pouvons pas ne pas penser à notre Fondateur, à Mgr Lefebvre. Qu’aurait-il fait aujourd’hui en 2012 ?… Il a dit, beaucoup de chose sur l’Eglise qui était adapté aux circonstances du moment… C’est évidemment très difficile mais parfois trop facile de faire parler un mort… Par exemple nous savons bien qu’il a eu des paroles sévères sur le Cardinal Ratzinger… N’empêche qu’il n’a pas vu le pape à l’œuvre… On ne peut nier que notre situation canonique actuelle ne soit pas normale et on ne peut pas ne pas désirer qu’un jour elle soit régularisée. C’est normal. Quand ? Faudra-t-il attendre que tout soit régularisé dans l’Eglise ou bien est-ce possible maintenant où on vit un début de restauration dans l’Eglise… C’est donc une décision très difficile à prendre vue la situation extraordinaire mais je vous pose la question : Qui est capable de prendre une telle décision ? Qui a connaissance de tout le dossier, d’une vue d’ensemble, si vous voulez, des propos romains ? Bien sûr le Supérieur Général, Mgr Fellay. Dois-je ajouter de surcroît qu’il est à la tête de la Fraternité depuis 18 ans, c’est un homme d’expérience, c’est quelqu’un qui prend conseil, qui est entouré, eh bien, de ce qu’on appelle justement le Conseil de ses Assistants, qui a convoqué tous les Supérieurs, les Evêques, les Supérieurs de District, les Supérieurs de Séminaires à Albano au mois d’octobre, qui continue à correspondre avec les Supérieurs, je suis bien placé pour en parler. Eh bien c’est au chef à décider, c’est le chef qui a la vue d’ensemble, qui prend conseil et prie bien sûr, c’est le chef qui a les grâces d’état pour décider, pour prendre une telle décision… Nous ne sommes pas dans la démocratie, nous ne sommes pas dans la collégialité où chacun peut dire ce qu’il veut, mettre les choses sur Internet, faire des pressions, faire fuiter des documents confidentiels. C’est une situation absolument lamentable… Que va-t-il se passer ? Je ne suis pas prophète mais encore une fois le pape veut donner une situation canonique à la Fraternité, donc il est probable que cela se passe dans les semaines qui viennent. Mgr Fellay a convoqué un Chapitre extraordinaire début juillet et ce Chapitre précisément traitera de cette question canonique. La crise n’est pas terminée… de même que le modernisme s’est infiltré progressivement de la même manière c’est progressivement et lentement que l’Eglise ira de l’avant selon la droite doctrine. […] Que faire ? Aux supérieurs il revient d’être prudents et de prier mais ça c’est la tâche du Supérieur Général comme nous l’a rappelé Mgr de Galarreta dimanche dernier. Quel est notre rôle ? Aider les officiers par notre prière. »

CQFD : Retour sur un article de l’abbé Gleize manifestant en quoi Mgr Fellay est blâmable

A télécharger en français ici

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Le Courrier de Rome de février 2013 (C.R. n°363) a publié une étude de l’abbé Jean-Michel Gleize : « Peut-on parler d’une Eglise conciliaire ? » À l’occasion de cet article, ce professeur d’ecclésiologie au Séminaire Saint-Pie X justifie certaines citations du Supérieur Général. Certaines seulement car d’autres sont simplement indéfendables. Parmi ces dernières rappelons les suivantes : lire plus…

5) Amour de la vérité et haine de l’erreur chez Mgr Lefebvre

Ces caricatures furent réalisées à la demande de Mgr Lefebvre en réaction à la première réunion oecuménique d’Assise en 1986

Nous avons vu qu’à la racine du libéralisme on trouve un manque de courage pour condamner l’erreur. Le libéralisme a pénétré officiellement dans l’Église par le droit à liberté religieuse. Mgr Lefebvre n’a pas ménagé sa peine pour lutter contre cette erreur fondamentale du concile. Parmi ses nombreuses conférences, celle donnée à Annecy le 27 septembre 1987 mérite une attention particulière.
Pour Mgr Lefebvre, les « textes du Concile » viennent du « problème du libéralisme ». Il remarquait que la crise évoluait de « manière toujours plus grave et tragique » mais que « les raisons profondes de notre combat » étaient « assez délicates à définir et à saisir pour des personnes qui ne sont pas accoutumées au langage philosophique ou théologique. » Pour pallier à cette difficulté Mgr Lefebvre a écrit un livre : « Ils L’ont découronné. » lire plus…

4) Avons-nous de la haine pour « la liberté religieuse » ?

Saint-Pie X

Saint-Pie X

Outre les citations des saints et des docteurs, les enseignements de l’histoire sont utiles. Que d’exemples historiques de compromissions avec le mal qui ont donné des fruits amers : pensons aux semi-ariens qui ont fait traîner en longueur l’arianisme pendant des siècles, aux semi-pélagiens qui ont empoisonné la vie spirituelle, à Clément XIV qui, par la suppression des jésuites, a laissé la voie libre à la Révolution. Et le concordat de Pie VII n’a-t-il pas sauvé la Révolution au dire même de Napoléon ? Le ralliement de Léon XIII n’a-t-il pas désarmé la résistance catholique ? La condamnation de l’Action Française par Pie XI, malgré sa réhabilitation sous Pie XII, n’a-t-elle pas décapité l’élite contre-révolutionnaire de France ? lire plus…

3) Amour de la vérité et haine de l’erreur chez divers auteurs catholiques

Père Faber

Père Faber

« Suivant le jugement du monde et celui des chrétiens mondains, cette haine de l’hérésie, est exagération, aigreur, indiscrétion, elle est immodérée, déraisonnable, exigeante, bigote, intolérante, étroite, stupide, immorale. Que pouvons-nous dire pour la défendre ? Rien qu’ils puissent comprendre. […] L’opinion doucereuse de certaines bonnes gens sans discernement spirituel adopte aussi les vues du monde, et nous condamne ; car la timide bonté a une assurance et un semblant de douceur qui sont loin de Dieu, […] On ne peut guère, en jouissant du plein usage de ses sens, s’attacher à prouver au monde, à l’ennemi de Dieu, qu’une haine complète et catholique de l’hérésie est le fait d’un esprit droit. Nous pourrions aussi bien chercher à forcer un aveugle à juger d’une question de couleurs. L’amour divin nous place dans un cercle différent de vie, de motifs, de principes, qui non seulement n’est pas celui du monde, mais qui est en inimitié directe avec lui » (Père Faber, Le Pied de la Croix). lire plus…

2) Amour de la vérité et haine de l’erreur chez les saints

Saint-Augustin

Saint-Augustin

Pour saint Augustin, « il faut aimer les hommes en sorte de ne pas aimer leurs erreurs ». Certes, mais jusqu’où devra aller notre amour des hommes et notre haine de l’erreur ?

 

Saint Jérôme, pour sauvegarder l’intégrité de la foi, n’hésitait pas à se jeter en des polémiques véhémentes. Il se faisait une gloire d’avoir « mis tout son zèle à faire des ennemis de l’Église ses ennemis personnels. » Dans une lettre à Rufin, il écrivait : « Il est un point sur lequel je ne pourrai être d’accord avec toi : épargner les hérétiques, ne pas me montrer catholique. »[1] lire plus…

1) De l’amour de la vérité et de la haine de l’erreur

Sermon Jésus

« Je suis le chemin, la vérité et la vie; nul ne vient au Père que par moi » disait Notre Seigneur. « Craignez Yahweh et servez-le avec intégrité et vérité; ôtez les dieux qu’ont servis vos pères de l’autre côté du fleuve en Egypte, et servez Yahweh » (Josué 24, 14). « Craignez seulement Yahweh, et servez-le en vérité de tout votre cœur » (I Sam 12, 24) Dieu est un « Dieu de vérité » (Ps 31, 6-7). Le diable, lui, « n’est point demeuré dans la vérité, parce qu’il n’y a point de vérité en lui » (Jn 8, 44).

On pourrait multiplier les citations, mais celles-ci suffisent pour nous faire comprendre une réalité importante de notre vie chrétienne : L’amour de Dieu exige la haine de l’erreur. lire plus…

Nouvelles du front : «Contre mauvaise fortune, bon cœur»

Nouvelles des trois confrères sanctionnés suite à la lettre à Mgr Fellay du 28 février. Nous remercions les fidèles pour les informations et les lettres mises à notre disposition.

Abbé Olivier Rioult

« […] Il existe toujours une grande confusion au sujet de mon statut. Le Décret Pénal du 7 mars m’obligeait sous peine de renvoi de me rendre dans les 48 heures à Wil en Suisse, d’arrêter tout ministère, toute diffusion d’articles, etc… Toutes choses que j’ai refusées dés le 8 mars. Menzingen, via Suresnes, fit d’ailleurs savoir à mon prieur que je devais quitter le prieuré. Je me croyais donc exclu. Or le 16 mars, je recevais une monition canonique me signifiant que je n’étais pas encore exclu mais qu’il fallait me rendre au plus vite à Wil pour le procès canonique. Le Décret Pénal était-il sans valeur canonique ? Si oui, pourquoi m’avoir demandé de quitter le prieuré ? Si non, pourquoi m’avoir menacé d’une sanction qui n’en est pas une ? […]

« L’abbé Thouvenot, dans sa circulaire a annoncé à tous les membres qu’« une entreprise de subversion » venait « d’être mise à jour au sein de la Fraternité ». Il a raison mais elle est l’œuvre des adeptes du GREC et elle a été mise à jour par le Père Lelong et par le rédacteur en chef du blog Osservatore Vaticano, Vini Ganimara. Ce dernier a expliqué comment Monseigneur Fellay a su adopter progressivement un langage mesuré et diplomatique falsifiant même des documents pour s’adapter à « l’opinion publique de la FSSPX » opposée à sa politique. […] User de son autorité pour dire qu’une chose est, alors qu’elle n’est pas, c’est faire un usage tyrannique de son autorité. […]

« Mon ministère est certes réduit pour l’instant, mais l’essentiel est sauf. Mgr Lefebvre ne nous disait-il pas qu’offrir la Messe est 95 % de notre ministère? Les prêtres de l’Antiquité dans les mines de sel ou ceux de la modernité au Goulag n’avait pas toujours cette redoutable grâce. Je ne suis donc pas à plaindre. Le temps libre dont je dispose me permet d’entreprendre un travail depuis longtemps en attente : la synthèse de tous les écrits de saint Augustin sur la grâce : c’est merveilleux ! A cela s’ajoute les commentaires de saint Thomas sur saint Paul, la vie de sainte Gemma Galgani, une stigmatisée, les Modérés d’Abel Bonnard, le Traité de l’Eglise par Billot…

« […] pensez à prévenir aussi M. […] que le 4 mars au soir, soit quatre jours après la diffusion de la lettre du 28 février, mon compte charles.corday-at-yahoo.fr a été piraté, mon code changé, mon identité usurpée, mes correspondants abusés et ma confidentialité violée. Je ne pensais pas que mon adresse électronique, choisie in illo tempore en l’honneur de Charlotte, aurait été à ce point symbolique. […] Vu les moyens techniques sophistiqués et policiers que cela demande, j’ai tout d’abord soupçonné Ben Laden, ce fameux agent de la CIA. Mais étant mort depuis 2002, il a fallu se résoudre à l’innocenter. J’ai alors pensé à l’autre face de la CIA : le Mossad. Mais ce n’est pas parce qu’on a du sang sur les mains que l’on peut être accusé de tous les délits du monde. Laissons la justice faire son travail car j’ai effectivement porté plainte pour usurpation d’identité sur Internet, sur le fondement d’un article du code pénal pour atteinte à la vie privée. Les choses avancent bien, mais je préfère rester discret pour l’instant. Tous les forfaits des hackers ont laissé des traces qui ont été dûment certifiés par constat d’huissier. Ce qui a été écrit, restera écrit. Les adresses IP des pirates ont révélé la localisation de leur repère. Elles concernent principalement, mais pas seulement, Bruxelles en Belgique et Zug en Suisse. Cette affaire de brigandage est aussi une des raisons pour lesquelles il m’est toujours impossible d’obéir au Décret Pénal. Comment d’une part obéir à l’ordre du Supérieur Général qui me demande, sous peine d’exclusion, de résider à Wil pour y être privé de mes mouvements et de l’accès à Internet en vu d’un procès canonique et d’autre part organiser la défense de mes droits civils bafoués par ces mystérieux pirates du Net ? Quand mon procès civil aura fait le jour sur cette étrange affaire, j’envisagerai volontiers le procès canonique. Je pense que la Maison Générale le comprendra aisément car son intention ne peut pas être de me mettre au secret afin de laisser les coupables courir en liberté. […]

« J’ai reçu beaucoup de soutien de familles et de confrères qui voient très clairement le libéralisme pratique et théorique faire des progrès effrayants dans nos milieux. Certains confrères n’osent plus mettre en garde contre l’erreur qu’elle soit doctrinale, morale, vestimentaire… L’immodestie dans le sanctuaire, un véritable scandale public, en est symptomatique ; elle n’est plus réprimée dans beaucoup de chapelle et d’écoles. Certains confrères sont devenus des chiens muets. […] Je vais rester quelques mois chez […] et là je pourrai faire mon petit tour de France. Après avoir pris un peu de recul je me déciderai. […]. »

Abbé Matthieu Salenave

M. l’abbé Salenave ne comprend absolument pas pourquoi on veut lui faire un procès. Bien que Français, il est prêtre du district de Belgique. Il n’est donc pas concerné par la lettre du 28 février partagée par des prêtres du district de France. Bien qu’au fort interne et qu’en privé il partage aussi la substance de cette lettre, il est conscient que l’on ne peut pas décemment lui faire un procès d’intention. Il a donc bon moral et a confiance dans l’issu du procès. Son avocat fait du bon travail. De plus son passé à antiModernisme.info est hors sujet.

En effet, début février, deux jours après la diffusion sur antiModernisme.info de la lettre ouverte à l’abbé Lorans, un cofondateur du GREC, le supérieur du district de Belgique, convoquait l’abbé Salenave au nom de la Maison Générale pour lui faire savoir qu’elle était au courant de son activité sur Internet. Le lendemain de cet entretien, le site ferma. En fin de semaine, l’abbé Wailliez manifesta à l’abbé Salenave la satisfaction de la Maison Générale. L’abbé Salenave interrogea son supérieur sur les sanctions qui seraient prises à son encontre. L’abbé Wailliez lui signifia qu’il ne subirait aucune sanction quoique Mgr Fellay pense qu’il ait péché gravement. Quelques jours plus tard, on lui fit comprendre qu’une lettre d’excuse serait la bienvenue, mais l’abbé Salenave expliqua que la chose serait difficile : sa conscience ne lui reprochant rien. En effet, l’abbé Salenave est un confrère discret et sans problème qui fait simplement partie de ces « prêtres qui auront un problème de conscience et s’opposeront à l’autorité » pour reprendre les mots de Mgr de Galarreta.

On en était là fin février, lorsque début mars le Décret Pénal tomba. Sauf à revenir sur la parole donnée, on ne voit pas sur quel délit la Maison Générale peut juger ce prêtre.

Les juges seront l’abbé Wuilloud, supérieur du district de Suisse – qui est venu en personne, aidé de l’abbé Grün et mandaté par le Supérieur Général, chercher le 14 mars 2013 le disque dur du prieuré de Nancy – assisté des abbés Petrucci supérieur du district d’Italie et Quilton, professeur au séminaire d’Ecône. La date du procès est encore incertaine.

Dernièrement, l’abbé Petrucci a excommunié des fidèles italiens des chapelles de la Fraternité pour avoir diffusé sur le Net des textes critiques sur Mgr Fellay. Tandis que l’abbé Wuilloud a invité, le 13 décembre 2012, Mgr Huonder à introniser et couronner une Vierge dans son district. Devant toute l’école de Wang réunie, l’évêque de Coire adressa un petit mot. Mais le 15 mars 2013, cet évêque conciliaire conservateur retirait à l’abbé Reto Nay sa mission canonique. Son évêque (catholique ?) reprochait à ce prêtre d’avoir dénoncé publiquement les évêques d’Allemagne et de Suisse qui autorisaient la pilule du lendemain dans les services hospitaliers. Cela nous rappelle l’intervention de Monseigneur Fellay expliquant à l’abbé Ceriani que « pour sauver le principe d’autorité », on ne peut pas « exiger de Rome une rétractation », cela serait « illusoire, voire dangereux, d’exiger du pouvoir pontifical une sorte de désaveu » car « Rome ne perd jamais la face ». De même un évêque ne peut pas perdre la face devant un simple prêtre. Il y a donc au moins un accord de vue pratique, quoique non doctrinal, entre Mgr Huonder et Mgr Fellay.

Quoiqu’il en soit, l’abbé Salenave ne compte récuser aucun de ses juges, car le dossier étant vide, il ne voit pas comment le procès pourrait éviter de reconnaître que le communiqué de M. l’abbé Thouvenot l’a purement et simplement mais gravement diffamé. La Maison Générale a aussi fait savoir que le procès ne serait qu’administratif, que la présence d’un avocat n’était pas nécessaire et que s’ il était incompétent à leurs yeux, elle le refuserait. Affaire à suivre.

Abbé Nicolas Pinaud

Abbé Nicolas Pinaud

IIII IIII IIII IIII Ie jour de détention dans la forteresse de Jaidhof

Priestbruderschaft St Pius X

Jaidhof 1 A

3542 GFÖHL, NÖ

Autriche

 

Le 31 mars 2013, dimanche de Pâques

Le réconfort que vous m’apportez m’est très sensible et je vous en remercie bien vivement. Cette semaine sainte aura eu un goût très particulier. Comme il est facile de prêcher la croix ! Mais ce n’est pas suffisant, il faut la porter – et en la portant – peut-être que la prédication en est transformée…

Après un interminable voyage, je suis donc arrivé au lieu de ma détention : un grand château, à 50 km de Vienne. Une dizaine de personnes sympathiques, de nationalités différentes, y vivent de manière habituelle, mais je suis le seul sous statut de détenu en résidence surveillée. J’ignore d’ailleurs le degré de surveillance qui m’entoure : écoute téléphonique ? Vidéo cachée ? Mon courrier ne me semble pas ouvert. Mais après ce que je viens d’apprendre, je ne m’étonnerais de rien. […]

Privé totalement de ministère à l’exception des mourants – mais la langue locale ne me rendrait guère efficace à leur côté – j’occupe mes journées comme je le faisais depuis dix-huit mois à Couloutre, où sans être privé de ministère, je bénéficiais d’un temps libre quasi-total. Je continue donc la relecture sous Word d’articles et d’ouvrages qui pourraient être réédités. D’ici la fin de la semaine, la totalité des articles du Père Garrigou-Lagrange parus dans la Vie Spirituelle, entre 1920 et 1950, sera disponible. Quelques amis profitent de ma tranquillité pour me proposer du travail et je les en remercie. Un de mes anciens élèves vient de m’adresser pour relecture son dernier ouvrage à paraître prochainement […].

Je ne veux pas négliger l’opportunité d’étudier un peu l’allemand ! Dimanche dernier en écoutant le sermon du Père Trutt, je n’ai reconnu que über alles et à table, une fois j’ai cru entendre : mein kampf… mais n’en déduisez rien car le contexte m’a totalement échappé !

Vous ne serez pas surpris que je trouve les journées courtes. Il y a tant à faire. Et j’oubliais le courrier, mais il est utile pour l’équilibre psychique : c’est la fenêtre qui permet de s’échapper sur l’extérieur. Quelques téléphones, précieux également à l’entretien de la bonne humeur, viennent distraire agréablement mes heures de solitudes et je remercie toutes ces attentions délicates.

Inutile par contre de m’adresser du courrier électronique car je suis interdit d’Internet […] d’ailleurs depuis le viol de mon courrier privé par piratage électronique, plainte a été déposée. […]

J’attends patiemment – sans aucune information à ce jour – la tenue de ce procès qui m’a été annoncé brutalement le 7 mars dernier. J’ai été accusé de « participation à la rédaction et à la diffusion des lettres anonymes dont celle du 28 février dernier ». Je n’en n’ai pas souvenir. Mais le contenu de ces documents n’est pas sans me troubler, car j’ai été témoin, comme d’autres, de certains faits qui y sont rapportés.

Avec un peu de retard, j’ai appris le nom du successeur de Benoît XVI et les informations qui me parviennent de ses premiers actes m’inquiètent : appartiennent-ils à l’Eglise catholique, à l’Eglise visible, à l’Eglise conciliaire ou à rien du tout ?

Le Christ est ressuscité…  mais pour vaincre la mort, tout Dieu qu’il était, il a dû connaître la mort ! Me confiant à vos prières ferventes, je vous souhaite, à tous, de joyeuses Pâques et vous assure de mes prières douloureuses.

Communiqué de la Sapinière: Le sort des trois prêtres sanctionnés

Communiqué de la Sapinière

La Sapinière remercie tous les fidèles et particulièrement les prêtres qui ont manifesté un soutien, des encouragements et même de l’aide matérielle aux trois prêtres sanctionnés, au point que La Sapinière vient de recevoir le renfort d’un prêtre et que la lettre des 37 est devenue depuis la lettre des 41.

Deux des prêtres sanctionnés, l’abbé Pinaud en résidence à Jaidhof (Autriche) et l’abbé Salenave en résidence à Albano (Italie) ont fait le choix d’affronter le procès afin de mettre les supérieurs devant leurs responsabilités. Le troisième, l’abbé Rioult, a fait le choix de refuser ce procès afin de mettre les supérieurs devant leurs responsabilités.

Dans les deux cas, la fameuse phrase de Mgr Lefebvre s’applique : « c’est moi l’accusé qui devrait vous juger ».

Dans les deux cas, la voie choisie sera une voie douloureuse et crucifiante.

Ils se recommandent à vos prières afin que la vérité puisse éclater.

Tout passe, Dieu seul reste, Dieu seul suffit.

La Sapinière

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